Peinture biosourcée : Définition et Avantages
Vous souhaitez repeindre votre intérieur, mais vous êtes préoccupé·e par les composés chimiques présents dans les peintures classiques ? Vous ne savez pas vraiment comment faire le meilleur choix parmi les nombreuses options disponibles. La peinture biosourcée est une solution idéale pour préserver la santé de votre famille tout en respectant l’environnement. Mais de quoi s’agit-il exactement ? Vous me posez souvent cette question. Dans cet article, nous allons découvrir ensemble la définition d’une peinture biosourcée, sa composition ainsi que ses avantages.
Définition de la peinture biosourcée
La peinture biosourcée est un type de peinture dont la composition repose majoritairement sur des matières premières naturelles et renouvelables, telles que les huiles végétales, la caséine ou les résines naturelles.
Les peintures conventionnelles sont dérivées de la pétrochimie. Même si de nombreux efforts sont faits pour réduire leur teneur en substances nocives, elles contiennent, en raison de leur composition, des composés organiques volatils (COV) nuisibles pour la santé. Les peintures biosourcées, quant à elles, sont d’origine végétale ou minérale, ce qui leur permet d’émettre peu ou pas de COV.
C’est quoi un matériau biosourcé ?
La définition de l’adjectif biosourcé dans le Larousse est la suivante : « Se dit d’un matériau ou d’un produit fabriqué avec de la matière première issue de la biomasse. » Avec une précision indiquant que le terme se réfère uniquement à la fabrication du produit, sans considération pour son cycle de vie. Ainsi, un produit biosourcé n’est pas forcément biodégradable.
Les matériaux biosourcés ne sont donc pas utilisés uniquement pour les peintures. Ils peuvent également servir de matière première dans des produits de construction et de décoration, de mobiliers, ainsi que comme matériau de construction dans un bâtiment.
Dans mon passé d’ingénieur en aérospatiale, nous suivions des travaux de recherche sur les matériaux biosourcés afin d’intégrer, dans un avenir plus ou moins proche, certaines pièces de lanceurs spatiaux en matériaux composites biosourcés. Comme quoi, le domaine est vaste !
Composition d’une peinture biosourcée
De façon générale, une peinture est fabriquée à partir de cinq composants :
- Les pigments (15 à 25 %) : ils produisent la couleur, assurent le pouvoir couvrant, protègent des dommages et déterminent le fini, du brillant au mat.
- Les charges (10 à 20 %) : en complément des pigments, elles apportent l’opacité, la texture et l’épaisseur.
- La résine (25 à 30 %) : c’est le liant. Elle maintient les particules de pigment entre elles, assure la liaison et le « collage » de la peinture à la surface, tout en formant une couche de protection une fois sèche.
- Les solvants (45 à 60 %) : c’est la partie liquide qui facilite l’application. Il permet de contrôler la viscosité et détermine la vitesse de séchage.
- Les additifs (0 à 5 %) : ils améliorent certaines propriétés de la peinture, comme sa résistance à la moisissure, l’obtention d’un fini sans traces de pinceau, ou encore d’autres caractéristiques spécifiques.
Source image : Monsieur Peinture
Si je devais faire une analogie très simple avec la cuisine et la pâte à crêpe, voici les équivalents que je proposerais : les pigments et les charges pourraient s’apparenter à la farine, la résine aux œufs, le solvant au lait et les additifs au sel.
Dans une peinture biosourcée ou une peinture à l’eau, le solvant reste de l’eau. La principale différence réside dans la résine. Pour une peinture biosourcée, la résine est d’origine végétale, tandis que pour une peinture à l’eau, elle est issue de la pétrochimie (résine acrylique ou alkyde).
De par leur nature, ces résines sont synthétiques, dérivées du pétrole et contiennent des dizaines de composants potentiellement nocifs pour la santé. Les résines des peintures biosourcées, de par leur composition naturelle, limitent quant à elles la quantité de polluants volatils.
Voici un tableau qui résume les écarts de composition entre peinture biosourcée et peinture conventionnelle.
Comparatif solvants et résines dans les peintures
Les peintures ne sont pas les seules à émettre des polluants. Les colles, vernis, textiles, meubles,… peuvent aussi dégrader la qualité de l’air intérieur. Pour connaître l’ensemble des sources de pollution dans votre maison, cliquez ici.
Différence entre peinture biosourcée et peinture écologique
Une peinture écologique est un produit conçu à base d’éléments majoritairement naturels, respectueux de l’environnement, dont la fabrication consomme peu d’énergie et génère peu de déchets. Le produit doit être sans danger pour la faune et la flore. Il n’existe aucune définition officielle de la peinture écologique.
Certains dérivés du pétrole peuvent toujours être utilisés dans la composition de ces peintures, mais leur proportion est généralement bien inférieure à celle des produits traditionnels. Ainsi, une peinture acrylique à base de résine synthétique, donc issue de dérivés pétrochimiques, peut être considérée comme écologique.
C’est ce qui la différencie de la peinture biosourcée qui, quant à elle, est composée de matériaux biosourcés, c’est-à-dire d’ingrédients d’origine végétale ou minérale.
La peinture biosourcée est donc une peinture écologique. En revanche, une peinture écologique n’est pas forcément une peinture biosourcée.
Pourquoi choisir une peinture biosourcée ?
Pourquoi est-ce que je conseille à mes clients et à vous, mes lecteurs/trices, d’utiliser des peintures biosourcées dans vos projets déco ?
Pour la santé
De par sa composition, la peinture biosourcée émet peu ou pas de COV, ce qui limite les risques d’irritations respiratoires, cutanées ou oculaires. C’est l’option la plus saine pour les enfants et, plus généralement, pour les personnes sensibles (terrains allergiques, voies respiratoires fragiles) – et moi, je dis, pour toute la famille !
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⚠️ Attention : La mention « sans COV » ne signifie pas que le produit est totalement dépourvu de composés organiques volatils. Ce terme n’a pas de seuil réglementaire. C’est à la seule appréciation du fabricant. Usuellement, cela signifie qu’il en contient moins de 5 g/litre. Une peinture classique peut en contenir entre 20 et 30 g/litres
La règlementation encadre quant à elle les taux de COV émis dans l’air au bout de 28 jours, grâce au pictogramme que vous retrouvez sur le pot de peinture.
Le logo A+ impose des émissions de COV en dessous de 1000 µg/m³ après 28 jours. Les biosourcées sont quant à elle bien en dessous de 300 µg/m³, certaines marques sont parfois sous les 100 µg/m³. Malheureusement, il n’existe pas de pictogramme réglementé pour les mettre en avant par rapport aux autres. Elles sont donc aussi A+ mais je dirai dans la borne basse de toutes les peintures A+ !
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Pour l’environnement
Étant donné que sa production utilise moins de dérivés pétroliers, elle a un impact écologique réduit, aussi bien dans sa fabrication que dans ses rejets.
Parce que le rendu est équivalent et le choix des couleurs aussi vaste
Après avoir testé la marque Nae d’Unikalo, je peux vous assurer que les peintures biosourcées offrent une finition équivalente à celle des peintures classiques. Toutes les nuances demandées sont disponibles.
Projet chambre enfant réalisé en collaboration avec Noemie Pulido avec la peinture biosourcée Nae
Parce qu’elle s’applique comme une peinture classique
La méthode d’application est identique à celle des peintures à l’eau en résine acrylique bien que le temps de séchage puisse parfois être un peu plus long. En comparatif sur deux mêmes marques, le temps de séchage préconisé entre deux couches est de 12h pour une peinture biosourcée contre 6h pour une peinture conventionnelle en résine acrylique. Le matériel se nettoie également à l’eau.
Le seul petit inconvénient de la peinture biosourcée est son prix, qui reste un plus élevé que celui des peintures conventionnelles. Même si les rendements sont identiques (quantité de peinture à acheter au m²), il faut compter en moyenne 25 €/litre pour une peinture biosourcée contre 20 €/litre pour une gamme acrylique, soit un cout à l’achat 25% plus élevé. On peut toutefois compenser une partie de ces écarts en ajustant précisément la quantité nécessaire, ce qui a l’avantage par la même occasion d’éviter le gaspillage.
J’espère que cet article vous aura éclairé sur la définition d’une peinture biosourcée, ses avantages, pourquoi la choisir et comment faire le meilleur choix.
Vous êtes convaincus ? Pourquoi ne pas tester la peinture biosourcée lors de votre prochain projet déco ?
Intérieurement Vôtre
Virginie Vinas
Crédit photo Image d’en tête : Freepik
